Lucien GILLARD "Le Père Gillard" :
Le "Père Gillard" a été mon mentor durant une bonne partie de ma carrière cycliste.
Mr Gillard avant la guerre était un champion cycliste, un pistard de renom, il avait son box à vélo personnel au Vel d'Hiv (Vélodrome d'Hiver) à Paris, réservé à l'élite.
Malheureusement, sa carrière s'arrêta net lors de la "rafle du Vel d'Hiv" en juillet 1942. Il fut par la suite prisonnier en Allemagne... Il n'en parlait jamais...
Il était comptable et habitait à Sèvres (92) et passait régulièrement ses vacances avec sa femme Odette et ses 2 enfants, Jean-Pierre (Jim Palette) et Annette en Vendée. Amoureux de ce département, ils ont décidé d'acheter une maison à Chantonnay pour passer leur retraite.
C'était la période où je commençais à courir, en 1977, en cadet 2ème année. Le "Père Gillard" allait voir les courses cyclistes locales et était supporter du Vélo Club Chantonnaisien, club dirigé par Robert Touraine et Robert Giraud, qui fonctionnait bien à l'époque. Il avait repéré ce cadet 2ème année qui débutait tant bien que mal mais avec de la volonté. Il a tout naturellement décidé de le prendre en mains, régler le vélo, la position etc...
"SPORT - études" de la Roche sur Yon :
En 1978 et 1979, j'étais au lycée professionnel "Guitton" de la Roche sur Yon. Le "Père Gillard" venait me chercher tous les mercredis à midi pour me ramener à Chantonnay. A 14h je partais pour un entrainement de 100km avec Bruno Pouvreau, Roland Teillet, Guy Valeau, les frères René et Christian Barbarit, Denis et Gilles Grélard, les canadiens Serge Lacroix et Gervais Rioux* etc.... Le jeudi matin, je reprenais la direction du lycée à vélo à 6h00 du matin avec la loupiote et le sac à dos pour 35km. Je laissais mon vélo Chez Guy Seguin à la Généraudière et le vendredi soir je rentrais à Chantonnay à vélo...
Beaucoup de gars étaient obligés de rouler à la loupiote, c'était comme çà !
Le "Père Gillard" m'a par la suite toujours suivi, il me faisait faire du "derrière voiture", je faisais un tour de circuit de 55km seul puis il venait au devant de moi pour me faire un deuxième tour derrière la voiture à 50km/h. il faisait tous les déplacements, il m'accompagnait pour me donner les temps, les conseils sur le bord de la route, les bidons (çà lui a même valu une épaule cassée quand pris dans son élan, il a fait un magnifique soleil). Il venait souvent le dimanche matin chez moi voir comment j'allais avant la course.
En 1992, Il est parti vivre la fin de ses jours à Chartres (28) et est décédé en 2005 et sa femme Odette en mai 2011
* Gervais Rioux :
En 1990, au terme d'une brillante carrière cycliste (marquée de plus de cent cinquante victoires dont trois titres de champion canadien sur route, des participations aux jeux du Commonwealth ainsi qu'aux Jeux Olympiques de Séoul en 1988), Gervais Rioux rachète une boutique de vélos sur la rue Saint-Laurent, à Montréal.
L'éthique de travail de Gervais basée sur la passion, la rigueur et l'expertise faisait de lui un compétiteur cycliste redouté. Cette même éthique, mise au service de sa nouvelle carrière, fait rapidement de cycles Gervais Rioux une boutique référence dans l'industrie.
Au fil des années, Gervais a su s'entourer de collaborateurs qui lui ont permis de se consacrer à une deuxième entreprise : Argon 18, qui conçoit et fabrique des vélos.
/image%2F0186682%2F20200217%2Fob_97ce34_entete3.jpg "Avour é to qu'té calé ?")
